mardi 28 janvier 2014

c'est la faute à l'euro

parait-il (ainsi qu'aux méchant pays pauvre)

quand une monnaie est dévalué la théorie est que les importations baissent et que les exportations augmentent

dans la pratique c'est loin d'être aussi limpide

concernant les exportations ce n'est vrai que si le pays a quelque chose à exporter et que ce quelque chose puisse voir ces volumes demandés augmenter, sinon l’effet est une hausse des bénéfices des entreprises ce qui est bien sur une bonne chose mais les effets sur la croissance ne sont pas aussi immédiat notamment parce que ces bénéfices peuvent très bien être distribuer à des actionnaires essentiellement étranger ou investit à l'étranger

il faut aussi que le gros de la valeur ajoutée soit produite dans ce pays car si l'essentiel est importé sous forme de pièces détachée, de matières première ou d'énergie, alors le gain de compétitivité lié à la baisse de la valeur de la monnaie est presque entièrement annulé par la hausse du coûts des éléments importés dû à cette même baisse de la valeur de la monnaie

il faut aussi que l'augmentation des prix des produits importés n’augmente pas l'inflation car cela entraînerait alors des demandes d'augmentation salariale qui diminuerait l’avantage obtenu avec la baisse de la monnaie

il faut aussi que les concurrents étranger ne réagissent pas, ce qui est peu probable, à la dévaluation par exemple en diminuant leurs marges pour que leurs prix reste au même niveau
une dévaluation de l'euro les pousseraient aussi à gagner plus vite en productivité pour compenser leurs pertes de compétitivité résultant de cette dévaluation

et bien sur une dévaluation ne marche que si les autres pays ne réagissent pas
si ils dévaluent à leur tour dans les mêmes proportions c'est retour à la case départ mais en pire car une guerre des changes ne peut avoir qu'un effet délétère sur les échanges commerciaux et les décisions d'investissement des entreprises

concernant les importations si l'augmentation des prix n'entraîne pas une baisse de la demande alors le montant des importations augmente
et même si la demande baisse celle-ci peut ne pas être supérieur à l'augmentation du prix ce qui n’entraîne alors pas de réduction du montant des importations

une baisse de la monnaie peut donc très bien entraîner une augmentation du déficit commercial

un déficit commercial n'est pas forcément négatif pour l'économie
si on a un déficit équivalent à 3% du P.I.B et que le gouvernement décidait de fermer totalement les frontières nous n’aurions alors plus de déficit mais ce n'est pas pour autant que notre économie ce porterait mieux bien au contraire elle s'écroulerait car nous serions à court d'énergie
une économie peut mieux se porter avec un déficit qu'avec un excèdent qui peut n'être dû qu'à une atonie de la consommation interne
et en rappelant qu'aucun pays ne peut produire à lui seul à coûts convenable tout ce que les consommateurs veulent acheter

par ailleurs plus de la moitié des exportations française se font à destination de la zone euro hors si l'euro baissent le coût de revient de ces exportations augmentera à cause des consommations intermédiaire importés de l'extérieur de la zone euro
c'est bien sur aussi le cas pour les autres pays comme l'Allemagne mais les entreprises française ont parmi les taux de marge les plus faible de la zone euro, les concurrents allemand et autre pourraient donc très bien absorber tout ou partie de cette augmentation de coût alors que ce ne serait pas le cas de beaucoup d'entreprise française, le résulta d'une baisse de l'euro pourrait donc être une baisse de la part de marché des exportations française au sein de la zone euro

pour certain la solution serait non pas une dévaluation de l'euro mais une sortie de l'euro en pariant que le nouveau franc nous permettrait de regagner en compétitivité mais là encore il n'y a rien d'assurer

même en imaginant que le nouveau franc valût 25% de moins que le niveau actuel de l'euro il n'est pas certain que cela suffise à améliorer notre balance commerciale car si on gagnerait à coup sûr en compétitivité par rapport à l'Allemagne on en perdrait par contre vis-à-vis de l’Espagne ou de l’Italie

et comme avec l'euro il faudrait que la baisse de la valeur de la monnaie n’entraîne pas une inflation importante qui elle même entraînerait des hausses de salaire qui s’ajouterait à la hausse des coûts des importations intermédiaire

et même face à l’Allemagne, et d'autre, le gain ne serait que de courte durée au vu des écarts de gain de productivité annuel entre les deux pays ; il faudrait alors enchaîner périodiquement les dévaluations

à l'époque du franc le gouvernement devait régulièrement dévaluer(une claque pour le consommateur), cela donnait à notre industrie une petite bouffée d'oxygène à court terme mais à long terme c'était sans grand résultat et il fallait recommencer quelque d'année plus tard (et re-claque pour le consommateur)
le coup de la monnaie trop élevée on l'entend à chaque fois que la croissance faiblit
quel que soit le niveau de la monnaie elle serait toujours 10% au dessus d'un très hypothétique niveau idéal

autre problème les entreprises française, et quelque particulier, qui se sont endetté en devise étrangère ou en euro sous le régime juridique d'un autre pays pour environ 1000 milliards d'euros

il faut ajouter le coût d'une sortie de l'euro
fabriquer des centaines de millions de pièces et de billets
modifier des milliards d'étiquettes, de données informatique, etc...qui se répercuteront forcément sur les prix (sans oublier les arrondis au supérieur)
et aussi un moindre attrait de la France pour les investisseurs étranger, au moins pendant quelque années
le retour des assurances contre les variations de taux de change pour les entreprises qui exporte vers des pays de l'ex zone euro, un coût supplémentaire qui là encore doit bien être répercuter d'une façon ou d'une autre sur les prix
une probable augmentation des taux d’intérêts que devra payer l'état français pour refinancer sa dette, à moins de monétiser mais à court terme cela s'ajoutera en terme d'inflation à celle dû à la hausse du prix des importations
et j'en oublie

une somme de subtilité que les fervents défenseur d'une baissent de l'euro, ou de sortie de l'euro, oublie presque toujours de mentionner

de toute façon je ne comprend pas pourquoi tout le monde fait une fixette à ce point sur le déficit commercial, comme si l’opinion publique et les politiques pensaient que c'était la seule source de croissance possible mais c'est idiot
pour que des pays ait un excédent il faut forcément que d'autres ait des déficits, hors le but de l'économie n'est pas de se piquer une quantité donnée de richesse mais de produire plus de richesse ; croissance et déficit commercial ne sont nullement antinomique

pourquoi aussi se préoccuper du fait que la France ait un déficit commercial alors que la zone euro a elle un excédent ? (l'excédent de la balance des paiements est même très élevée, 3% du P.I.B, ce qui explique en grande partie le niveau de l'euro)
qui ce préoccupe de savoir si la Bretagne a un déficit ou un excédent commercial avec la Corrèze ? Faut-il mettre des barrières douanière entre c'est deux régions ?
ou entre la Californie et l'Ohio

la dévaluation n'est qu'un moyen de se donner un peu d'air et ainsi de permettre de repousser encore à plus tard les réformes, pour l'état, et les investissements, pour les entreprises

les entreprises française se plaignent en permanence du coût de la main d’œuvre en France mais elles ne font paradoxalement pas les investissements qui leur permettraient pourtant d'en réduire le poids
la France a un grand retard dans le recours au robots
il y a 34 000 robots industriel en France contre 62 000 en Italie, 101 000 en Corée du sud, 162 000 en Allemagne et 285 000 au Japon ; même la Chine malgré son faible coût de main d’œuvre nous dépasse, 52 000

en densité c'est pareil : en France il y a 84 robots pour 10 000 emplois industriel contre 125 en Allemagne

et puis que l'on perdent des usines aux profit de pays pauvre ce qui les aident à s'en sortir et bien tant mieux
on ne va pas les torpiller sous prétexte qu'ils nous empêchent d'être un poil plus riche

le genre d'image qui relativise notre «grave crise de pouvoir d'achat»

on me rétorquera qu'il y a des pauvres aussi en France mais l'existence de pauvres dans les pays riche n'est dû qu'à un problème de répartition des richesses et non dû un manque de richesse qui lui est le problème des pays pauvres

et puis beaucoup dans ces pays riche se plaignent d'être pauvre alors qu'ils ne le sont pas, ce ne sont souvent que des gens qui ne savent pas dépenser

il est intéressant de noter que la lutte contre les délocalisations fait partie de ces sujets qui font l'unanimité dans la classe politique
mais pas grand monde, y comprit à gauche, ne se soucie des conséquences pour les pays pauvres que représenterait ces pertes d'usine

la lutte contre les délocalisations n'est en plus souvent qu'un combat vain qui épuisent les ressources de l'état qui aurait pu être bien mieux utiliser

certains proposent que l'on mettent en place des critères environnementale et social pour les importations
effectivement il faudrait le faire non pas pour favoriser des relocalisations, même si ça aura cet effet à la marge, mais pour que les travailleurs des pays pauvre profite un peu mieux du fruit de leur travail

on pourrait de toute façon très bien améliorer l'état de notre industrie et notre croissance sans aller faire «la guerre économique» aux pays pauvre

il y a au moins 40 milliards, à euros constant, à économiser en dépenses de fonctionnement
si ces économies était réalisées on pourrait augmenter le budget investissement d'au moins 10 milliards par an

une telle hausse des investissements profiterait à notre industrie, même si en cas d'écart important en terme de qualité, de prix ou de délai il ne faut hésiter à acheter à l'étranger
il ne s'agit bien sur pas d'aller financer n'importe quoi mais entre le logement, l'énergie, les transports, la recherche publique, l'aide au développement etc... il y a de quoi faire

(aide au développement qui ne devrait concerner que des investissements dans ce qui est capable d'augmenter le potentiel de croissance de ces pays au lieu comme c'est le cas aujourd'hui de financer des dépenses de fonctionnement inutile, des stades de foot, des armes etc...)

la simplification de tout, l'administration, les normes, le système fiscal, les relations sociale, etc..., qui représente un réservoir de gain d'efficacité et donc de croissance important
un exemple parmi beaucoup d'autres : en Grande-Bretagne il n'existe pas de taxe rapportant moins de 100 millions d'euros, en Allemagne seulement 3, et en France...179 !

ou bien encore les prix immobilier délirant dans de nombreuses villes qui représente un surcoût pour les entreprises et qui rogne le pourvoir d'achat de la classe moyenne et donc pèsent sur son niveau de consommation (les riches eux épargnent) et en plus siphonnent les capitaux

etc...

combien de temps, d'énergie, d'espoir déçu et d'argent ont été dépensé par l'état au cours des 30 dernière années dans la lutte contre les délocalisations de production de faible ou moyenne valeurs ajouté et ce en pure perte ?
Quel résultat aurait-on obtenu si au lieu de s'engager dans cette voie sans issue ce temps, cette énergie et cette argent avait été dépensé dans des secteurs non délocalisable ou dans l'industrie à haute valeurs ajouté ?

l'euro et les délocalisations ne sont pas responsable de plus d'un quart du potentiel de croissance non réalisé, tout le reste est dû à une multitude de blocage franco-français mais il est toujours plus facile d'aller chercher un fautif extérieur

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